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Episode 7 - Trouver un foyer : La paternité

Renegades : Born In The U.S.A.



****

[Le piano joue]

POTUS BARACK OBAMA: Il me semble que c'est une étape qui, à mon sens, change profondément l'idée de ce que ça signifie être un homme. Lorsque j'ai eu Malia, je n'étais pas seulement absorbé et fasciné par l'amour de ce rayon de soleil, et par cette femme qui avait tout traversé [rires] pour m'apporter cette joie. Je pense qu'il y avait aussi cette idée de se dire, oh papa va vouloir passer du temps avec les enfants et va vouloir...

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmmm. Idéalement [rires]

POTUS BARACK OBAMA: ...leur faire faire le rot et changer les couches.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Et, j'ai pris le relais la nuit.

BRUCE SPRINGSTEEN: Comme moi [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Parce que j'étais un oiseau de nuit.

BRUCE SPRINGSTEEN: Comme moi [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Et il y avait du lait maternel dans le congélateur.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: J'avais une liste d'instructions et à minuit, à deux heures du matin, je leur faisais la petite tape sur le dos.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Et je les nourrissais.

[Le piano joue en fond]

BRUCE SPRINGSTEEN: J'aimais tout ça...

POTUS BARACK OBAMA: Et je les mettais sur mes genoux, et elles me regardaient, et je leur lisais une histoire ou je leur parlais.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui, j'aimais aller...

POTUS BARACK OBAMA: Je jouais de la musique pour elles.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui !

POTUS BARACK OBAMA: Et je pense que ces bonheurs-là étaient, de la même façon que... Pendant longtemps, les hommes ne pouvaient pas voir l'accouchement, non ? Comme si c'était tabou.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui, ils ne te laissaient pas entrer.

POTUS BARACK OBAMA: J'ai complètement adoré, et le timing était parfait lorsque Malia est née. C'est un bébé du 04 juillet.

[Le piano s'estompe]

BRUCE SPRINGSTEEN: Wow.

POTUS BARACK OBAMA: La législature était terminée. J'étais déjà élu au Sénat de l’État (1) à ce moment-là. J'avais terminé mon école de Droit. J'enseignais le Droit. Je pouvais mettre de côté ma pratique du Droit. J'avais donc tout le temps pour m'y complaire.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est bien.

POTUS BARACK OBAMA: Et puis Sasha est née. C'était un bébé de l'été, la même chose. Après, il y a une chose sur laquelle je devais me battre, et Michelle m'a mis au défi. Et ce défi de la paternité pour moi, c'était que la nature de mon travail était éreintant, il étouffait tout le reste, et j'étais souvent parti sur la route. Pour moi, l'investissement émotionnel dans la paternité n'a jamais été difficile. Il n'y a rien que j'aimais plus que traîner avec mes enfants. Les écouter alors qu'elles grandissaient, qu'elles commençaient à avoir leur propre petite perspective et leur découverte du monde.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: [rires] La redécouverte de l'émerveillement qu'elles apportent avec elles. Regarder une feuille... ou un escargot....

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Ou poser des questions sur pourquoi ceci et pourquoi cela.

BRUCE SPRINGSTEEN: Exactement.

POTUS BARACK OBAMA: Toutes ces choses-là. Et j'aimais les livres d'enfants, j'aimais les films pour enfants. J'étais à fond dedans.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Mais ce que j'allais dire, en fait, c'est que lorsque l'été était terminé, finalement, je devais descendre au Sénat à Springfield, Illinois, à trois heures de route en voiture. Et lorsque je revenais, j'avais des réunions en mairie.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Et j'ai... Et puis, je me présente aux élections, et puis tu sais... Je partais cinq jours d'affilée. Et du point de vue de Michelle, la famille n'était pas qu'une question d'amour, ce n'était pas qu'une question d'être présent lorsque tu es là. Pour elle, il s'agissait d'être physiquement présent, car tu as fait des choix et que tu as organisé ta vie pour être encore plus souvent avec ta famille.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord. Tu as donc eu tes enfants assez jeune dans ta vie professionnelle.

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord, moi j'ai eu mes enfants relativement tard dans ma carrière.

POTUS BARACK OBAMA: Tu étais suffisamment bien établi, tu pouvais déterminer ton propre calendrier.

BRUCE SPRINGSTEEN: Absolument.

POTUS BARACK OBAMA: Tu te disais que si tu ne voulais pas partir en tournée maintenant, tu n'avais pas à partir.

BRUCE SPRINGSTEEN: J'étais déjà arrivé au sommet de la montagne et même de l'autre côté. Tu comprends ?

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Je me disais... J'ai eu un certain succès que je n'allais plus retrouver et que je n'attendais pas à avoir à nouveau, que je ne cherchais pas à retrouver. J'étais heureux à présent, j'étais un musicien qui travaillait, qui jouait, et j'avais réellement mis tout ça de côté, avant même que Patti et moi soyons ensemble.

POTUS BARACK OBAMA: C'est intéressant. Oui, ça a du sens.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui. J'étais arrivé à un moment de ma vie où ma relation, et la famille, étaient devenues une priorité, et je pouvais m'y consacrer parce que j'en étais là où j'étais dans ma carrière.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Et puis, tu es un musicien... Les musiciens définissent leur propre calendrier lorsqu'ils ont un certain succès.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu te lèves quand tu veux. Tu vas en studio quand tu veux. Tu sors ton disque quand tu veux. Tu vas où tu veux. Tu rentres à la maison quand tu veux. Tu peux dire, « Je vais partir trois jours, je vais partir trois mois ». Mais tu sais que si je pars trois mois, quand je rentre, je dois m'expliquer.

ENSEMBLE: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Quand je pars trois jours, tout va bien quand je rentre. Il vaut mieux commencer par partir trois jours !

POTUS BARACK OBAMA: C'est un meilleur choix.

BRUCE SPRINGSTEEN: Nous sommes arrivés à la conclusion, du style, « A chaque fois que tu pars plus de trois semaines, c'est pas bien ». Mais pour un musicien en tournée, ce n'est pas beaucoup. Mais ce que nous savions tous les deux, c'était que lorsque nous dépassions un certain point, ce n'était pas bénéfique pour notre couple.

POTUS BARACK OBAMA: Mhmm.

BRUCE SPRINGSTEEN: Nous avons commencé... oups... à vivre des vies séparées. Tout ce qui contribuait à maintenir... à améliorer la stabilité, je souhaitais l'intégrer dans ma vie. Je ne voulais plus des choses qui déstabilisaient ma vie, je n'en voulais plus dans ma vie, parce qu'elles m'empoisonneront.

ENSEMBLE: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et elles empoisonneront mon magnifique amour, tu vois ? Et nous avons donc patiemment résolu ensemble ces choses-là.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Et tu sais qu'en faisant des erreurs... Et tu es le roi sur la route. Tout le monde veut te dire, « Oui ! ».

POTUS BARACK OBAMA: Et tu n'es pas le roi dans ton royaume.

BRUCE SPRINGSTEEN: Non. Sur la route, c'est « Comment puis-je t'être utile ? »

POTUS BARACK OBAMA: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: « Que puis-je faire pour te rendre plus heureux ? Que puis-je donner ? Oh ! Quoi... Ma maison ! Là voilà, prends-là ! Ma copine – Prends ma copine ! » Tu vois... [rires] C'est comme si tout le monde se disait, « Que puis-je donner à l'homme qui écrit des chansons que tout le monde chante ? » [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu es là, et tu te dis, « Ah, ahh, ce n'est pas si mal... Qu'est-ce que tu en sais ! » Mais quand tu rentres, tu n'es plus le roi.

ENSEMBLE: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu es le chauffeur ! Tu es le cuisinier le matin. Et le truc, c'est que tu dois être à ta place dans ta vie.

POTUS BARACK OBAMA: Ce dont tu parles, de ton calendrier, et de là où tu en es dans ta carrière, c'est une différence avec moi. Parce que nous avons les enfants, et en l'espace de deux ou trois ans, je suis soudainement catapulté. Sasha avait... Lorsque je me présente au Sénat, Sasha n'a que 3 ans.

BRUCE SPRINGSTEEN: Wow.

POTUS BARACK OBAMA: Lorsque je suis intronisé au Sénat américain, Sasha a 4 ans et Malia 8. Quelque chose comme ça. Trois ans plus tard, je suis président des États-Unis d'Amérique, et dans l'intérim, pendant une année et demi, je suis sur la route, pas pour trois semaines d'affilée mais pour...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: ...la plupart du temps.

[La guitare électrique joue en fond]

[Archive de campagne du Sénateur Obama s'adressant à une foule: « Regardez, regardez-vous tous. Regardez-vous tous ! (applaudissements) Mon Dieu]

POTUS BARACK OBAMA: Et c'était dur.

[Archive de campagne du Sénateur Obama s'adressant à une foule: « Nous avons deux autres types par ici... Ce sont les forces vives de cette campagne. Les volontaires comme vous...]

POTUS BARACK OBAMA: Tu sais, le poids que j'ai mis sur Michelle était énorme.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

[La guitare électrique joue en fond]

POTUS BARACK OBAMA: Parce qu'elle était calme. Ce n'est pas comme si je ramenais beaucoup d'argent à la maison, ce qui lui aurait permis de souffler un peu. Elle continuait à travailler, à plein temps au départ, et puis à mi-temps quand j'ai commencé la campagne présidentielle. Voilà une femme intelligente et accomplie, avec sa propre carrière, qui doit à présent s'ajuster à mes folles ambitions.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu le sais...

POTUS BARACK OBAMA: Mes filles me manquaient terriblement. Les six premiers mois où je fais campagne, je suis malheureux, parce que ma famille me manque vraiment. Et ce n'est que grâce à la capacité héroïque de Michelle à tout organiser à la maison et à l'incroyable cadeau de mes filles qui aimaient leur père quoi qu'il en soit, que nous avons traversé cette période-là.

[La guitare électrique s'estompe]

POTUS BARACK OBAMA: Ce que je n'avais pas anticipé, c'est le fait de pouvoir passer plus de temps avec mes enfants une fois Président.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Parce que maintenant, j'habite au-dessus du magasin.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est exact [rires]

POTUS BARACK OBAMA: 30 secondes de trajet entre chez moi et le bureau. Et j'ai donc défini des règles : je dîne avec ma famille à 18 heures 30 chaque soir, à moins d'être en voyage. Mais mon agenda était très différent, parce qu'à partir de ce moment-là, ce sont les autres qui se déplacent.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Et donc, à moins d'être à l'étranger, je suis à la maison à 18 heures 30 pour le dîner.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Et je suis donc assis là et je suis complètement absorbé par les histoires sur les garçons ennuyants et les professeurs bizarres et le drame à la cafétéria, lisant Harry Potter et les bordant et écoutant la musique qu'elles écoutaient.

[La guitare joue en fond]

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui !

POTUS BARACK OBAMA: Et c'était ma ligne de vie. Avec une activité où tu jongles quotidiennement entre le désordre, le chaos, les crises, la mort, la destruction...

BRUCE SPRINGSTEEN: Que Dieu bénisse...

POTUS BARACK OBAMA: ...les catastrophes naturelles. Et je dis toujours que le degré avec lequel Michelle et les filles se sont sacrifiées et m'ont portées, m'a permis de continuer à...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

[La guitare joue en fond]

POTUS BARACK OBAMA: ...à m'empêcher, soit de devenir cynique ou soit désespéré. Elles me rappelaient la raison pour laquelle je faisais ce que je faisais.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Et elles m'ont poussées parce que ce que j'ai accompli, ce job, ce travail, il avait intérêt à valoir le coup...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Il fallait que ça justifie le temps que j'ai passé loin d'elle et les fêtes d'anniversaire ou les parties de foot ou tout ce que j'ai manqué. Tu sais, il y avait intérêt à ce que ce ne soit pas pour rien.

[La guitare s'estompe]

[PAUSE]


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